« Le monopole de la SARA est de fait, pas de droit! »

« Le monopole de la SARA est de fait, pas de droit! »

En Guadeloupe, le ministre a proposé une baisse de l'essence (1,16 centimes) et du gazole (99 centimes). Il propose de débloquer un fonds d'investissement de 3 millions d'euros si les Région et Département acceptent de faire un geste à la baisse sur les taxes qu'ils perçoivent sur le carburant. Yves Jégo à demander au préfet de la Martinique d'organiser aujourd'hui une table ronde.

La baisse que vous proposez serait entièrement financée par les pétroliers ?
On arrive avec une négociation entre le mécanisme qui suit la baisse du Brent et un effort supplémentaire sur les marges des pétroliers à obtenir ces chiffres-là. Ce qui apporte de vraies réponses puisque si la Région et le Département ne faisaient rien, on serait à 1,07 et 1,20. S'ils décident d'une baisse de 4, 5, 6 ou 8 centimes d'euros, on peut descendre encore plus bas.
Ne devrait-on pas souhaiter l'arrivée d'une vraie concurrence, avec un dépôt et un réseau alternatifs ? La SARA et Total ne sont-ils pas en quasi-monopole ?
D'abord, je précise que l'Etat n'est pas actionnaire de Total. Le fait que la SARA ait un monopole n'est pas inscrit dans un texte de loi. C'est parce que dans les projets d'aménagement du territoire, personne ne s'est interrogé pour aller chercher d'autres pétroliers... Le monopole de la SARA est un monopole de fait, pas de droit! Si demain, la concurrence joue, que des sources d'approvisionnement viennent d'ailleurs ou qu'une raffinerie s'ouvre, c'est très bien. Mais il ne faut pas lâcher la proie pour l'ombre et il faut laisser le marché jouer son rôle. Si vous faites venir un concurrent, qu'il ne tient pas et que la SARA, entre temps, s'est cassée la figure, il y a big problem! Mais je suis très ouvert et j'ai dit que je donnerai mon accord pour la libéralisation du marché. J'ai d'ailleurs demandé aux inspecteurs de nous trouver un nouveau système dans lequel il y ait le mot concurrence, car seule la concurrence fait baisser les prix.
Pour que le prix du marché ne soit plus le prix du préfet ?
Je n'en sais rien! J'attends que la mission m'ait fait des propositions. Aujourd'hui, on est dans une situation paradoxale : le préfet fixe les prix avec en face de lui des pétroliers qui lui disent qu'ils ont des marges, des nécessités économiques et que si le prix est trop mauvais, ils s'en vont. De l'autre, les seuls qui peuvent disposer de marges de manoeuvre, ce sont les Régions et elles ne sont pas dans la partie! C'est un système issue de la loi Girardin de 2003 et c'est un mauvais système qui aboutit qu'à de l'unique consentement et à de l'opacité.



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