Nouvelle nuit de tension à Maripasoula
FAITS DIVERS

Nouvelle nuit de tension à Maripasoula

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Des voitures ont brulé lors de cette deuxième nuit de tension à Maripasoula.
Des voitures ont brulé lors de cette deuxième nuit de tension à Maripasoula. • CAPTURE D'ÉCRAN D'UNE VIDÉO PUBLIÉE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Nouvelle nuit tendue à Maripasoula. Un groupe de plusieurs dizaines de jeunes, pour la majorité cagoulés, ont été à l’origine d’une série d’incendies. Des voitures ont notamment été touchées. Des grenades lacrymogènes ont dû être utilisées par les forces de l'ordre.

 Des voitures brulées, de nouveaux barrages, et des infrastructures publiques dégradées. Une nouvelle nuit de tension s’est déroulée à Maripasoula, sur le Maroni. « On a passé la nuit à essayer d’empêcher un groupe de jeune de mettre le feu de partout », témoigne ce matin la compagnie de gendarmerie. Le maire de la commune, Serge Anelli, décrit « des scènes de terreur, beaucoup de dégâts. » Des locaux de la collectivité ont notamment été dégradés, explique-t-il. Des poubelles étalées autour de la mairie, indique la gendarmerie. Un barnum communal a, lui aussi, été calciné. « On se demande si on passe au stade supérieur… la mairie est devenue la cible », s’inquiète encore Serge Anelli au micro de Guyane 1ere ce matin. Autre cible, la centrale thermique d'EDF, au cœur de la discorde. Le groupe de perturbateurs a tenté d’y mettre le feu. Les gendarmes ont empêché qu’ils s’en approchent de trop près. Des grenades lacrymogènes ont dû êtres utilisées par les forces de l'ordre pour dissuader les perturbateurs.

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« Il n’y a pas grand monde dans les rues, on craint pour ce soir »
Ce matin, de nombreux nouveaux barrages érigés pendant la nuit subsistent encore. « Il y en a de partout », témoigne un employé de la mairie. Le barrage de la crique Daouda, sur la route menant à l’aéroport, est lui aussi, encore actif. La liaison Air Guyane est toujours suspendue.

L’ambiance est donc lourde sur place. « Il n’y a pas grand monde dans les rues, on craint pour ce soir », témoigne encore l’employé de la mairie. Pour cause, l’incertitude de la liaison aérienne pousse certains à « prendre les pirogues d’assaut pour rejoindre Grand-Santi ou Saint-Laurent », signale un autre habitant à France-Guyane.

« La conséquence d’une exaspération latente de ses administrés »
Pour rappel, ce mouvement social de grande ampleur fait notamment suite « à la récurrence des coupures d’électricité et d’eau et des problématiques liées au transport », comme le rappelle Michel-Ange Jérémie, président de l’Association des maires de Guyane, dans un courrier. Ce sont des faits divers : « qui ne sont que la conséquence d’une exaspération latente de ses administrés et qui pourraient trouver une résonance plus virulente, si des mesures fortes ne sont pas prises. Les habitants dénoncent une « Insécurité » de la continuité des services publics de première nécessité sur leur territoire. » Les élus appellent ainsi à « tout mettre en œuvre pour garantir à nouveau un climat serein. »

Des renforts de gendarmerie sont arrivés en hélicoptère Puma depuis l'ile de Cayenne. Habituellement, 8 gendarmes sont positionnés à Maripasoula : à l'heure actuelle, 48 sont mobilisés sur place. Un dispositif que rarement égalé sur la commune. "Tout ça afin que le dialogue soit toujours le plus ouvert possible. Ce n'est pas du maintien de l'ordre pur et dur, c'est d'amener les gens calmement à redescendre, rouvrir le dialogue et permettre à EDF de recevoir les trois groupes supplémentaires qui arrivent au cours du week-end", estime le préfet Thierry Queffelec.

Le travail de réparation de secours effectué par EDF permet actuellement " de réalimenter 60% de la clientèle de la commune. Pour autant, EDF poursuit les coupures tournantes", indique le fournisseur en énergie.

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