La berline grise s'avance sur le parking en
terre du club de tennis de Dugazon, aux Abymes. Devant l'entrée du
modeste bâtiment au toit de tôles, sont alignés avec solennité les
officiels, écharpe républicaine pour certains. La presse locale a
le micro tendu. Tous attendent l'arrivée de la ministre des Sports
fraîchement nommée. En cette fin de mois de juin, Laura Flessel a
choisi symboliquement d'effectuer sa première visite officielle aux
Antilles. Sur ses terres.
À peine sortie de voiture, l'ex-championne
d'escrime, souriante, effectue quelques pas et s'en va embrasser un
être cher. Elle explique doucement : « Laissez-moi avant toute
chose aller saluer ma maman. » Douce étreinte entre deux
générations. La famille est un socle dont « la guêpe » ne s'est
jamais départie. Elle l'a aidée à se construire.
Née à Pointe-à-Pitre, Laura Flessel grandit
aux côtés de ses deux frères et de sa soeur. Sa maman est
institutrice, son papa, météorologue. « Je viens d'une famille de
sportifs. Mon père était très impliqué...