Assises sagement sur une rangée de chaises,
des jeunes filles en costume créole arrangent leurs toilettes.
Maquillage soigné, colliers longs et lachat sur la tête, rien ne
manque à leur tenue. Pourtant, on n'est pas dans une salle de bal,
mais bien dans une salle de classe. Et nos demoiselles sont des
élèves de deuxième année à l'IUFM (Institut universitaire de
formation des maîtres).
Ce jour-là, les douze filles et le seul
garçon qui constituent le groupe de Gerturde Denizot, formatrice en
créole à l'IUFM, passent en revue les noms des différents costumes
traditionnels. Et leur sens caché. « Elle, sa lachat est basse,
explique la formatrice en désignant la coiffe d'une élève, ça veut
dire qu'elle n'est pas mariée. Sa coiffe a aussi une grande queue,
ce qui veut dire qu'elle cherche un mari. » Après avoir mentionné
les manches jambon, les rob bati et autres pièces de tissus, le
groupe fait circuler un livre de masak. Avec plus ou moins de
rapidité, chacun s'essaie à répondre aux devinettes, entrecoupées
par des commentaires de Gertrude Denizot. « Attention! On dit
citrouille à Cayenne, mais à Iracoubo, on dit soutriy. »
Élèves motivés
Les élèves acquiescent et poursuivent
ce...