« Je me suis débarrassée de tout ce qui fait les tracas de la vie »

« Je me suis débarrassée de tout ce qui fait les tracas de la vie »

Adams Kwateh / Jean-Luc Médouze
(Wilfrid Téreau)
(Wilfrid Téreau)

C'est parce qu'elle reliait les distances avec une grande rapidité qu'un Béké la surnomma Man Latè, en référence au nom de l'avion Latecoere de l'époque. Elle nous ouvre son coeur.

(Wilfrid Téreau)
(Wilfrid Téreau)
Quels sont vos souvenirs d'enfance ?
ANNE PÉTRONILLE TRON, DITE MAN LATÉ. Je suis née à Bas-Mission, au Lamentin. A l'époque c'était de grands champs de canne. Il n'y avait rien d'autre. Tout le monde travaillait la terre. Il n'y avait aucune autre activité. C'est pour cela que je dis souvent que je suis une enfant de la terre.
J'ai perdu ma mère alors que je n'avais que 14 ans. Mais elle a eu le temps de m'apprendre des recettes pour soigner ou entretenir le corps. Elle m'a transmis un peu de son savoir sur les plantes. C'est comme ça que j'ai connu les rimèd razié (1). Elle insistait beaucoup sur les soins à donner aux enfants. Vous savez, il y a des tranches d'âge qui sont très difficiles à passer. Il faut connaître les médicaments qui peuvent aider à supporter les maladies infantiles. Il y a aussi les blessures liées à des accidents domestiques ou sur le lieu de travail.
Et comment s'organisait la vie à Bas-Mission ?
On s'entendait très bien. Il n'y avait jamais d'histoires entre les familles. Chacun veillait sur les enfants des autres. On était comme une seule grande famille. Mais le travail était intense : il n'y avait pas de repos la journée. Malgré les conditions de vie très dures, nous étions solidaires, de telle sorte que nous ne manquions de rien....

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