Gabriel GALLION
L'histoire post-esclavagiste de la
Martinique nous a révélé que les grandes révoltes sociales ont
souvent été menées ou soutenues par des femmes. Pourtant, Lumina
Sophie, est un des rares noms aujourd'hui honorés. Dans sa
modernité, la femme martiniquaise reste toujours au coeur des
revendications sociales et populaires. A la fois partie essentielle
du monde du travail (le nombre de femmes exerçant un emploi a
presque doublé en 30 ans) et du non-travail (la grosse majorité des
demandeurs d'emploi sont des femmes), elle est le mitan-même du
quotidien social. En nombre et surtout toujours trop seules sur les
marchés, dans les arrêts de bus, derrière le bureau des enfants,
dans les queues d'allocations, sous les humiliations de leurs «
hommes » ... beaucoup de Martiniquaises sont depuis le 5 février,
debout devant les revendications de leur mieux-être. Il ne s'agit
pas, ici, à travers ces portraits et rencontres d'identifier la
Femme et encore moins la société martiniquaise. Notre modeste
ambition est à travers notre regard de journalistes de brosser ces
tableaux de femmes militantes, engagées, actrices de notre demain
commun.
- Mamans engagées
Une petite dizaine lundi, elles n'étaient
plus que deux hier, dans les rues de Fort-de-France, à crier leur
ras-le-bol de la vie chère. Pourtant, elles ne sont pas passées
inaperçues.
Leurs panneaux, confectionnés en toute
connaissance de cause - serait-on tenté de dire - ont même provoqué
à leur passage des « wélélé » d'approbation. Nadine et Sandra sont
toutes deux...