Après des semaines de débats, la Commission
européenne a soumis, jeudi, sa proposition de renouvellement de
l'autorisation du glyphosate pour cinq ans. Elle n'a pu obtenir de
majorité qualifiée, seuls 14 pays s'étant prononcés en faveur de
cette autorisation, alors qu'il en fallait 16. La France et
l'Italie notamment ont mené la fronde.
L'affaire n'est pas anecdotique. D'une
part, le glyphosate est le pesticide le plus utilisé au monde :
rien que dans l'Union européenne, les produits à base de cette
molécule, parmi lesquels le Roundup de Monsanto, représentent un
marché d'environ un milliard d'euros. D'autre part, le glyphosate a
été classé « cancérogène probable » par l'Organisation mondiale de
la santé (lire ci-dessous).
Dans l'archipel aussi, l'utilisation du
glyphosate est majeure : bien qu'il ne soit pas sélectif et tue la
majorité des plantes avec lesquelles il entre en contact, c'est le
2e herbicide le plus utilisé ici, à hauteur de quelque 75 000
litres par an. Les planteurs de canne et de banane en sont les
principaux utilisateurs. Même s'ils recherchent des solutions
alternatives (lire par ailleurs), ces planteurs affirment ne pas
être en mesure de s'en passer immédiatement.
UN COMITÉ D'APPEL FIN NOVEMBRE
Mais la licence d'exploitation de cet
herbicide arrive à expiration le 15 décembre. Après l'absence
d'entente hier, la Commission européenne a annoncé qu'elle comptait
« soumettre la proposition à un comité d'appel, fin novembre » . Ce
comité,...