Le Mouvement pour la réparation invité du Caricom

Le Mouvement pour la réparation invité du Caricom

G.G.
De gauche à droite : les dirigeants du comité national de la réparation ( CNR) Maryse Duhamel, avocate, Mika Valentin, vice-présidente, Garcin Malsa, président et prêtre Israël, secrétaire. (J-M.E./France-Antilles)
De gauche à droite : les dirigeants du comité national de la réparation ( CNR) Maryse Duhamel, avocate, Mika Valentin, vice-présidente, Garcin Malsa, président et prêtre Israël, secrétaire. (J-M.E./France-Antilles)

Les 14 et 15 octobre derniers, le Mouvement international pour la réparation, présidé par Garcin Malsa a participé à la 2e conférence sur les réparations de la Caricom (Caribbean Community ou communauté caribéenne).

C'est une quinzaine de jours après l'événement, vendredi dernier, que le MIR a évoqué sa participation à la 2e conférence sur les réparations organisées par le Caricom à Antigua et Barbuda. « Le comité national de la réparation ( CNR) de la Martinique, ainsi que celui de la Guadeloupe, a été invité par nos amis du Caricom a partagé avec eux sur cette question centrale. » affirmait Garcin Malsa.
Une conférence qui allait permettre aux anglophones et francophones de la Caraïbe de comparer les conséquences sociales et comportementales de l'esclavage sur les populations. « Lorsque l'on a déshumanisé, le traumatisme ne s'efface par une loi. C'est cela qui justifie la réparation. » explique le président du MIR. À l'appui de ces données post-traumatiques, le Caricom a voulu connaître l'avancée du dossier menée par Garcin Malsa et ses amis.
Mais c'est surtout sur la question juridique de la réparation que le Mir a intéressé ses hôtes. Comment définir la réparation et comment porter la demande en justice ? Deux questions que Maryse Duhamel, avocate du MIR allait pouvoir détailler. « Il faut savoir que nous sommes en réalité toujours sous le régime du code noir, puisque le statut d'affranchi n'a toujours pas été aboli. L'esclavage a été aboli, certes, mais pas le statut d'affranchi. » C'est cela, selon elle et le MIR, qui explique alors que l'humanisation des populations africaines et de descendance africaine n'est pas reconnue par les autres populations, notamment les Européens. « Ils ne nous reconnaissent pas comme des humains. »
Reste la question de la réparation. « l'arrêt du tribunal de grande instance de Fort-de-France, en date du 29 avril de cette année, a beaucoup intéressé nos frères et soeurs du Caricom, car le tribunal a reconnu la permanence du préjudice subi par les descendants d'esclaves. Un préjudice qui, selon les juges, est par conséquent irréparable. » Cet arrêt ne sonne pas pour autant la fin des plaintes pour réparation. « la plainte déposée en juillet 2005 et le tribunal se prononçant en avril 2014, c'est que la plainte est recevable. » affirmait-elle.
Pour autant, le MIR entend poursuivre son combat pour la réparation. « Elle est consubstantielle à la question de la décolonisation. C'est d'abord et avant tout une question de respect de la personne humaine. » concluait Garcin Malsa.

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