Scrappy W chante la crise au Suriname avec «Sranan e krey»

Scrappy W chante la crise au Suriname avec "Sranan e krey"

R.VAN HERMET / P.R.

 Au Suriname , le dernier titre de Scrappy W « Sranan e krey » (le Suriname pleure) a pris les radios d’assaut. Un constat amer de la situation dans le pays voisin.

Vivre au Suriname n’est pas chose facile. Au quotidien, les citoyens surinamais tentent de survivre au mieux. C’est ce quotidien que l’artiste Scrappy W retranscrit dans sa nouvelle chanson intitulée « Sranan e krey » (le Suriname pleure). Un véritable hit chez notre voisin.
Scrappy W est aujourd’hui une star dans son pays. Ce chanteur aux paroles très simples touche les Surinamais en parlant de sujets parfois tabous.
En 2013, sa chanson « Dikke vrouwen » (Grosses femmes) a connu un gros succès. Mais c’est en 2014 qu’il explose véritablement avec « Harvey », un titre où il joue le rôle d’un homme sérieux qui supplie un certain Harvey, un homme à femmes, de ne pas lui voler sa copine. Un tube qui a fait rire tout le Suriname.
En 2015, il poursuit sur sa lancée avec un autre succès : « Anuska », l’histoire d’un homme abandonné par sa copine qui en retrouve une autre appelée Anuska. Sauf qu’en Surinamais, anu veut dire « main ». Pas besoin de beaucoup d’imagination pour comprendre qu’Anuska le suit partout…
« Ils agissent comme des vautours »
C’est un registre moins frivole que Scrappy W aborde dans son dernier titre « Sranan e krey ». Il y évoque les difficultés que connaissent les Surinamais à l’heure actuelle, en raison de la crise économique : des personnes âgés en détresse, une population divisée, des jeunes sans perspectives d’avenir et des dirigeants corrompus. Extrait traduit en français :

« Nos leaders politiques sont trop souvent avares à leur tour
Ils voient le peuple comme des cadavres et agissent comme des vautours
Ils parlent un néerlandais de classe avec un niveau intellectuel vraiment bas
Ils semblent malins dans leur costume mais ce n’est souvent pas le cas
»

Dans « Sranan e krey », Scrappy W fait appel à des personnalités importantes du Suriname comme Pengel, Latchman, Sumitah, Edi Bruma et Papa Touwtjie. Il n’est pas tout seul sur le titre puisqu’il s’est associé pour l’occasion à Maroef Amatstam, le fils du très populaire chanteur Ragmad Amatstam. Ce dernier est l’auteur de la chanson « Mi lobi Sranan » (J’aime le Suriname) sortie en 2004. 13 ans plus tard, le fils rechante ainsi les mots de son père.




Suivez l'info en temps réel
sur l'appli France-Guyane!

Télécharger