Serge Letchimy, vous avez récemment déclaré
: « Jamais la Martinique n'a été aussi près de la rupture, tout
craque dans une spirale infernale de violence politique et
d'impuissance collective. » Qu'est-ce qui vous permet de dire cela
?
Je pense résumer la pensée de très nombreux
Martiniquais et Martiniquaises. On entend que le pays va très mal.
En tant que responsable politique, il y a deux solutions : soit se
taire ou de dire clairement que ça suffit. On ne peut pas se
permettre de se sentir au-dessus des lois. Et agir, décider et
faire comme s'il n'y avait aucun respect de la dignité humaine y
compris des adversaires. Et aucun respect des textes réglementaires
et législatifs qui existent dans ce pays.
Vous parlez « d'un climat de terreur » . Ne
craignez-vous pas que ça soit jugé excessif ?
Je le dis parce que je le ressens en tant
que tel. La tactique de l'actuel président de la CTM (Collectivité
territoriale de Martinique) et de son équipe, y compris ceux qui se
sont associés à lui, c'est de mener une politique de propagande, de
mensonge et d'intimidation. Et j'appelle cela de la violence. Je ne
me mêle pas des affaires du MIM (Mouvement indépendantiste
martiniquais) mais, ce qui m'a le plus frappé, c'est la remise en
cause violente de l'administrateur judiciaire. Il a été jeté en
pâture. Et l'on remet en cause une décision de justice, puisque
c'est par un juge qu'il a été nommé, sous la responsabilité du
procureur de la République.
« Perversité » , « mesquinerie...