Emmanuel Prince : «Un flou dans l'organisation et la structure du Carnaval»
CARNAVAL

Emmanuel Prince : "Un flou dans l'organisation et la structure du Carnaval"

Propos recueillis par Gaëtan TRINGHAM, g.tringham@agmedias.fr
Emmanuel Prince se confie sur l'organisation du Carnaval qui débute dans quelques heures.
Emmanuel Prince se confie sur l'organisation du Carnaval qui débute dans quelques heures. • ARCHIVES

Un jour avant l'ouverture du Carnaval, le vice-président de la CTG délégué à la culture, Emmanuel Prince, discute de la nécessité d'une meilleure structuration de cet événement du patrimoine guyanais. La mise en place d'un comité de pilotage pour la création d'un office du carnaval entre dans cette démarche.

Le retour du carnaval sans restriction sanitaire, qu’est-ce que cela représente ?

C’est une très bonne nouvelle puisque nous sommes restés deux années avec des mesures restrictives obligatoires. Le carnaval a pu se tenir l’année dernière, mais dans le désordre. Pour le bonheur des carnavaliers, festivaliers et autres passionnés, c'est une bonne chose. Puis, il y a ceux qui vivent autour de ce carnaval économiquement et touristiquement parlant. Ça permettra de refaire vivre tout ce monde.

 

Quelles sont les missions du comité de pilotage de l’office du carnaval de Guyane ?

Tous les partenaires nous font remonter un flou artistique au niveau de l’organisation et de la structure de ce carnaval. Il n’y a pas de programme, il n’y a pas de coordination. Nous avons besoin d’avoir un interlocuteur qui puisse coordonner tout le monde.
Il y a également l’aspect patrimonial. Qu’on le veuille ou non, on a le pouvoir de transmettre la tradition. Le monde évolue, mais les fondamentaux doivent rester… et là, il y a un peu du tout et du n’importe quoi. Je pense au fait qu’il y ait des festivités carnavalesques avant l’arrivée du roi Vaval... Ça a commencé en avance cette semaine. Le tort n’est pas à ceux qui organisent, mais lorsqu’il n’y a pas de structure pour rappeler les fondamentaux, on fait ce que l’on veut.
Cette nouvelle structure aura pour mission de ramener tout le monde sur terre.

 

Mais ce comité de pilotage prend-il enfin forme ?

Cela fait déjà plus d’un an qu’on travaille dessus. Tout le monde est conscient qu’il faut restructurer ce carnaval, afin que cela ne parte pas dans tous les sens. Le premier rapport réalisé évoque des propositions sur le niveau statutaire. Puis, ce 28 décembre, nous avons à nouveau réuni l’ensemble des acteurs et des partenaires.
Une vingtaine de personnes constituent ce comité. Nous avons à ce moment instauré les différentes commissions thématiques pour finaliser les travaux. Ils se sont donnés une date pour proposer un autre rapport avec les statuts finalisés et la constitution de cet office.

 

Quel est le rôle de la CTG dedans ?

C’est une impulsion politique. Pendant plusieurs années les acteurs se sont plaint en disant que les choses partent dans tous les sens et que l’on n’entend pas les politiques. On ne parle pas de l’organisation du carnaval ou des fêtes, mais de l’aspect culturel et patrimonial. C’est ce combat de sauvegarde du patrimoine que nous essayons de défendre.
Le but est d’avoir une structure capable de pouvoir préserver et sauvegarder l’ensemble de ce patrimoine carnavalesque. Charge à présent à tous les acteurs de constituer cet office.

Notre rôle sera d’accompagner l’office et de ne pas faire à leur place. Par accompagner, on entends donner les subventions, mettre en place un cahier des charges avec des objectifs dans le cadre de la préservation du patrimoine. L'accompagnement de la collectivité à ce nouvel office sera d'un ordre de 120 000 à 150 000 euros.

 

Qu’avez-vous à dire sur le comité des festivals et carnavals de Guyane qui menace la ville de Cayenne de ne pas défiler à cause d’un retard de paiement ?

Ce sont leurs histoires. Mais à la CTG, les premiers partenaires des comités sont les municipalités. Cette affaire montre qu’il faut tout revoir dans cette organisation. Nous sommes arrivés à un bout, les choses ne fonctionnent plus comme avant. Nous sommes à un stade où tout le monde vient directement me voir sans passer par les communes. Il faut centraliser les interlocuteurs, structurer les choses.
 

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