Kourou, avant le centre spatial

Regardez cette vue aérienne de 1955, de ce qui était alors un bourg paisible en bordure du fleuve Kourou. Ce gros village comptait alors 200 habitants et la commune environ 600 répartis dans la savane alentour.
Le bourg n’était qu’un centre administratif auquel se rendaient les habitants pour y remplir quelques formalités ou se rendre à la messe du dimanche. Les Kourouciens accueillaient les enfants de la savane pour le repas de midi. Pas de cantine scolaire à l’époque, pas plus que de transport. Comment faisaient donc ces enfants ? Ils venaient à pied, tout simplement, sur seulement huit kilomètres de piste. Le soir, ils rentraient à la maison en petits groupes. Ils n’avaient pas oublié de mettre, le matin, leurs arbalètes (lance-pierres) dans leurs sacs afin, lors du retour, de chasser les ortolans.
Ce bourg, appelé aujourd’hui le Vieux Bourg, en a encore pour dix ans à vivre inchangé avant d’être noyé dans un vaste ensemble urbain. En effet, nous sommes en 1955. En 1964, la décision sera prise de construire le Centre spatial guyanais. En 1965, les travaux commenceront. Une page se tournait, inexorablement.
Les deux rues existent encore. La grande rue deviendra la rue Général-de-Gaulle et la plus petite restera la rue Duchesne. À mi-chemin de la future rue de Gaulle, on distingue nettement l’église. Non loin, la mairie, qui deviendra la caserne des pompiers. Point de pont encore, seulement un bac pour traverser la rivière ; justement, il est à l’appontement, regardez bien.
La production d’électricité quelques heures par jour a permis à certains d’acheter les premiers réfrigérateurs cette année-là.
En 2008, France-Guyane lançait une nouvelle rubrique intitulée « Un nom, une histoire » . L’idée n’était pas alors de refaire l’histoire exhaustive de la Guyane, mais de zoomer, par touches successives sur des instants ou des destins, des évènements et des hommes, qui ont fait du pays ce qu’il est aujourd’hui.
Plus de 2260 chroniques quotidiennes ont été publiées par France-Guyane. Elles ont ensuite été éditées en trois tomes chronologiques, toujours en vente aujourd’hui en librairie, par les éditions Orphie. Chaque semaine, retrouvez des extraits de ces chroniques dans notre nouvel hebdomadaire et plongez ainsi dans l’histoire du péyi Guyane !