« Wisi Bergi » : à l’ouest, un nouveau roman pour raconter l’histoire d’une résistance en Guyane.
LITTÉRATURE

« Wisi Bergi » : à l’ouest, un nouveau roman pour raconter l’histoire d’une résistance en Guyane.

Propos recueillis par Mathurin LEVIS

Entretien exclusif. Olson Kwadjani, jeune auteur français d’origine guyano-surinamaise de 27 ans fait une irruption remarquée sur la scène littéraire guyanaise avec son premier roman « Wisi Bergi » (La Montagne Sorcière), une histoire de résistance en Guyane, publié ce mois-ci chez L’Harmattan. Il nous livre un récit engagé et percutant de sa Guyane et de ses enjeux. Avec une écriture franche et vive, il navigue entre les luttes contre l’implantation de méga-mines et les traditions ancestrales de la Guyane et du Maroni. Il questionne sans concession la légitimité de recourir à une certaine forme de violence afin de sauvegarder son territoire, son mode de vie et sa culture héritée des Anciens.

Le décor de votre livre est fait d’événements récents et réels comme Montagne d’Or- et de fiction. Pourquoi ce choix d’écriture ?

C’est un choix qui s’est imposé à moi. En tant que citoyen, je m’intéresse à tout ce qui touche au territoire car il m’a permis d’être ce que je suis maintenant. J’écris également des chroniques que je vais publier, ainsi que des nouvelles dont l’une est parue en recueil chez Rymanay.

Tout ce que j’écris raconte la Guyane vue du fleuve, avec ses beautés mais aussi ses entraves, comme les solidarités douteuses entre certains décideurs ou bien une population qui peine à s’émanciper… J’aime ce pays et toute mon énergie d’écrivain et de conteur y est consacrée.
 Finalement la partie fiction ne vous sert-elle pas à écrire l’histoire telle que vous auriez souhaité qu’elle se passe ?

On ne peut pas dire les choses aussi abruptement. J’accepte difficilement une société de violence, même si je suis persuadé que, parfois sans alternative, le choix nous échappe. C’est exactement le cas dans mon récit, où les deux jeunes...