Inflation : l'Iedom « assez confiante dans un retournement »
ECONOMIE

Inflation : l'Iedom « assez confiante dans un retournement »

Julien Sartre, à Paris

Dans une conférence de presse donnée à Paris ce jeudi 20 avril, les dirigeants de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (Iedom) ont présenté une série de statistiques économiques montrant l'impact de l'inflation à plus de 5% sur des économies ultramarines déjà bien éprouvées.

Le tourisme a repris : fréquentation des lignes aériennes et activités des entreprises du secteur sont sur une pente ascendante, même après avoir retrouvé leurs niveaux de 2019. C'est pratiquement la seule bonne nouvelle que les dirigeants de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (Iedom) pouvaient mettre en avant lors de leur conférence de presse de ce jeudi 20 avril.

Climat des affaires, encours des entreprises, prix de l'énergie, chômage, les indicateurs économiques compilés par l'institut sont au mieux mitigés. Certains, comme l'inflation, le coût des intrants ou encore le coût du crédit sont franchement inquiétants.

« Pour 2023 et au-delà, les hausses de prix sont un point d'alarme sur la dynamique de la consommation, d'autant qu'une grande part des revenus [des citoyens] ne provient pas du travail mais de revenus sociaux », alerte Ivan Odonnat, président directeur général fraîchement nommé à la tête de l'Iedom. En Martinique et en Guadeloupe, l'inflation continue d'augmenter, au début de cette année elle a presque atteint les 5%. Dans sa note, l'Iedom écrit également que « la progression des prix alimentaires s'est très fortement accentuée ». Elle atteint 12% en Guadeloupe et en Martinique. Et surtout, est à mettre en regard avec l'écart de prix historique avec la métropole – selon des chiffres de 2015, une actualisation doit avoir lieu cette année – il est de 13%, au niveau macro-économique.

Selon Ivan Odonnat, toutefois, ce n'est pas une raison pour paniquer : « Ce que nous voulons éviter, détaille le pdg de la filiale de la Banque de France, c'est la stagflation, un mélange de stagnation économique et d'inflation. Il y a un risque mais la bonne nouvelle c'est que les projections de la Banque centrale européenne (BCE) nous permettent d'espérer atteindre un pic d'inflation quelque part cette année. Les taux d'intérêt vont continuer à augmenter et on peut être assez confiant dans un retournement et une décrue avant la fin de l'année. »

L'inflation à 2% - qui était la norme ces trente dernières années - n'est pas attendue avant 2024 ou 2025. Selon les chiffres compilés par l'Iedom, les prix des billets d'avion ont déjà augmenté dans tout l'Outre-mer, « entre 25 et 45% ». Interrogés par l'Institut au début de cette année la totalité des chefs d'entreprises qui ont répondu à l'enquête estiment « devoir augmenter leurs prix de vente ».

Au centre, Ivan Odonnat, président de l'Iedom fraîchement nommé et originaire de Martinique. • JS

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