L'Académie des Sciences d'Outre-mer fête ses cent ans
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L'Académie des Sciences d'Outre-mer fête ses cent ans

À Paris, Mary Bildy
L'ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufo, a pris la parole
L'ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufo, a pris la parole • MB

Réunis dans le grand amphithéâtre de l'Université de la Sorbonne à Paris, ambassadeurs, chefs d'état et de gouvernement ont participé à une cérémonie pour le siècle de cette institution auparavant nommée « Académie des Sciences coloniales ».

« Lorsqu'elle a été fondée, l'Académie des Sciences dont nous fêtons le centenaire avait pour objectif d'accumuler des connaissances afin d'exploiter et de valoriser les ressources des colonies françaises : les choses ont bien changé ! » Dans son discours d'introduction à la célébration des cent ans de l'Académie des Sciences d'Outre-mer son président, Roland Pourtier, n'a pas cherché à nier l'histoire. Lorsqu'elle a été fondée, l'Académie était consacrée aux Sciences coloniales mais désormais, « il s'agit de pluridisciplinarité, d'alterité, de décentrement. »

500 millions de francophones

Il est aussi question de francophonie puisque, comme le souligne encore Roland Pourtier, « alors que la population des territoires où la France exerçait une souveraineté comptait 60 millions de personnes, aujourd'hui ces territoires (les pays devenus indépendants, d'Afrique notamment, ndlr) regroupent plus 500 millions de citoyens. »
« L'explosion démographique, la sécurité alimentaire, énergétique : ce sont les défis auxquels nous devons faire face », a confirmé l'ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufo, invité à prendre la parole dans le grand amphithéâtre de l'Université de la Sorbonne, où se tenait la cérémonie.

L'Académie des Sciences coloniales mérite-t-elle d'être déboulonnée ?


Un siècle plus tard, l'Académie des Sciences coloniales, même renommée, ne mérite-t-elle pas d'être déboulonnée, à l'image de ce qui a eu lieu pour plusieurs statues et autres héritages mitigés de cette période ? « Je pense que l'Académie s'est elle-même déboulonnée en quelque sorte », répond Claude Ribbe, conseiller spécial du secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences Outre-mer. « L'Académie de 1923 n'a absolument rien à voir avec celle de 2023. Elle a fait son travail et je dirais même que de ce point de vue, c'est une administration exemplaire. Les académiciens et le secrétaire perpétuel sont des esprits ouverts et novateurs, parfaitement en phase avec ce qui se passe aujourd'hui. »


Et l'Outre-mer français dans tout cela, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion ? « Les départements et collectivités d'Outre-mer forment le premier cercle de l'Académie, se félicite enfin Roland Pourtier. Ce sont les avant-postes de la République. Le deuxième cercle est constitué des anciennes colonies francophones et le troisième cercle c'est le Sud global ». Malgré leur âge déjà avancé, les Académiciens des Sciences d'Outre-mer ont déjà pris rendez-vous pour fêter leur bicentenaire.

 

 

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