L'organisation "intéressée par tous types de crimes du moment que ça rapporte"
Vendredi dernier, dix hommes potentiellement liés à une grande organisation criminelle étaient interpellés en Guyane. L'enquête avance, six d'entre eux ont été mis en examen et placés en détention provisoire et des faits de vols avec arme sont désormais liés à certains.
Un large coup de filet mené vendredi aboutissait à l'interpellation et le placement en garde à vue de dix hommes d'origine brésilienne et française. Un juge d'instruction et 200 gendarmes sont mobilisés sur 7 à 8 sites de l'ile de Cayenne.
Au cours du week-end qui suit, quatre autres personnes sont interpellées. Les gardes à vue ont maintenant pris fin. Six d'entre eux, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime commis en bande organisée. Une peine potentiellement punie de 30 ans de réclusion criminelle. Les six, parmi lesquelles figurent un mineur, ont été placés en détention provisoire.
Les gardes à vue ont permis de relier certains d'entre eux à des faits commis sur le territoire. Ainsi, trois sont également suspectés de vols avec arme. La "cible principale", telle qu'elle avait été appelée par le procureur de la République, Yves Le Clair, fait partie de ces derniers. Un dernier homme a été convoqué ultérieurement pour association de malfaiteurs. Pour les autres, les éléments recueillis par les enquêteurs de la section de recherches n'ont pas permis de poursuites pour l'instant.
"Ils saisissent les opportunités criminelles pour gagner de l'argent"
Le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de Guyane évoque la nature "poly-criminelle" à laquelle ces individus sont potentiellement reliés. "Trafic, orpaillage, délinquance, contrat, ils sont intéressés par tous types de crimes du moment que ça rapporte. Ils saisissent les opportunités criminelles pour gagner de l'argent."
Qui dit contrat, dit tueur à gages. Dans un entretien donné à France-Guyane le mois dernier, Joël Sollier, procureur général, estimait le nombre de sicarios en Guyane supérieur à 70. "Les sites d'orpaillage ont nécessité des personnes qui liquidaient les gêneurs, abattaient les voleurs d'or. Ils sont devenus une 'service d'ordre', ces gens pénètrent dans la société civile. Si on ne les élimine pas, ils vont se renforcer. La lutte contre cette criminalité est une priorité pour nous."
C'est donc une réponse adéquate des forces de l'ordre si les suspicions viennent à se confirmer pour ces individus dont la bande est associée à "une organisation criminelle d'inspiration sud-américaine."
