La Cour d'appel prépare l'arrivée de sa nouvelle première présidente
JUSTICE

La Cour d'appel prépare l'arrivée de sa nouvelle première présidente

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Joel Sollier, Procureur général, lors de son discours de rentrée solennelle devant la Cour d'appel de Cayenne ce 25 janvier.
Joel Sollier, Procureur général, lors de son discours de rentrée solennelle devant la Cour d'appel de Cayenne ce 25 janvier. • G.T.

Au-delà du discours du Procureur général, Joël Sollier, l'audience solennelle de rentrée de la Cour d'appel de Cayenne a été marquée par l'installation de nouveaux magistrats. On connait aussi désormais le nom de la prochaine première présidente. 

Les sièges de la Cour d'appel sont remplis de représentants d'institutions. Du préfet au directeur du parc amazonien, en passant par l'évêque ainsi que les têtes connues de la justice et des forces de l'ordre en Guyane. 

C'est devant cette salle que la première présidente de la Cour d'appel par intérim, Aurore Blum, réaffirme : "En 2022, l'activité pénale a été soutenue. Le flux des affaires a été inépuisé." Cette charge de travail avait été largement mise en avant lors des semaines de justice morte ainsi que lors du passage en septembre dernier d'Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice. 

 

Nouvelle première présidente en mars

Mais 2022 sera différent de 2023. Marie-Laure Piazza, à la tête de la Cour d'appel de Cayenne depuis 2017, ne l'est plus depuis le 31 décembre 2022. Déchargée de ses fonctions, la magistrate a été affectée à la Cour de cassation. C'est Aurore Blum qui assure l'intérim jusqu'en fin mars. Elle sera alors remplacée par Béatrice Almendros. La future première présidente de la Cour d'appel de Cayenne arrivera de Nîmes, où elle exerce actuellement la fonction de présidente du tribunal judiciaire.

Les défis pour la justice sont "surdimensionnés en Guyane", poursuit Aurore Blum. "Des promesses n'ont toujours pas vu le jour." Les retards du tribunal judiciaire de Saint-Laurent, et de la cité judiciaire de Cayenne - qui ne sera pas livrée avant 2027 - sont cités.

Dès ce 31 janvier, la justice guyanaise pourra s'accrocher à l'arrivée des sept nouveaux magistrats puis des sept greffiers. Un renforcement spécial Guyane (et Mayotte ndlr) compris dans le dispositif annoncé par le garde-des-sceaux l'année dernière. Ces derniers seront sur place pendant 6 mois.

 

En plus de ces renforts particuliers, Corinne Biache (présidente de chambre) ; Yann Bouchare (conseiller à la cour) ; Lysiane Desgrez (directeur des services de greffe de la cour) ont pris leur fonction ce 24 janvier dans le cadre d'une nomination habituelle.

La Guyane a "importé cette délinquance"

Le Procureur général, Joël Sollier s'est également exprimé. Il s'interroge : "Pourquoi la Guyane qui était vierge de délinquance il y a 30 ou 40 ans est aujourd'hui en tête du palmarès des territoires criminogènes de France." Avant de poursuivre : "on en vient à la conclusion que la Guyane est une zone de relative prospérité par rapport à son environnement géopolitique et qu'elle a importé cette délinquance." 

Dans une juridiction où les priorités sont nombreuses, "avec des moyens évidemment contraints" des axes d'actions doivent être définis. Celui de l'action internationale, de l'action contre la criminalité organisée ou encore de la lutte contre les atteintes environnementales sont priorisés. L' "éclosion" espérée en 2023 du pole environnement est également mentionnée. "Nous avons des difficultés à le développer en raison du manque de moyens", indique-t-il encore.

Dans un entretien publié récemment sur notre site, Joël Sollier évoquait, à ce titre, le "travail à mettre en place avec toutes les polices d'environnement en Guyane."  La présence dans la salle hier de Pascal Vardon, directeur du Parc amazonien, ou encore de Franck Phan, chef de service à la Police de l'environnement de l'OFB (Office français de la biodiversité) n'était pas si anodine...

Entretien à retrouver ci-dessous. 

 

 

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