Orpaillage : l'exploitant condamné pour ne pas avoir respecté son périmètre d'extraction
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JUSTICE

Orpaillage : l'exploitant condamné pour ne pas avoir respecté son périmètre d'extraction

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Vue aérienne d'un site d'orpaillage.
Vue aérienne d'un site d'orpaillage. • PHOTO D'ARCHIVES

Pour ne pas avoir respecté les périmètres autorisés, la chambre correctionnelle a condamné l'un des deux exploitants aurifères de Papaïchton qui comparaissait devant elle. L'autre ressort libre pour vice de procédure.  

La frontière entre orpaillage légal et illégal est parfois bien mince. C'est ce que vient prouver une nouvelle fois cette affaire. Il s'agit pourtant d'un "jugement en demi-teinte", pour Guyane Nature Environnement (GNE), partie civile dans cette affaire.

Entre 2017 et 2020, les agents de l’ONF et des services de l’État ont constaté à 5 km à l’Est du bourg de Papaïchton plusieurs chantiers de mine d’or artisanale en-dehors des périmètres autorisés à l’activité minière.

Dans ce secteur, deux exploitations minières sont attribuées sur la crique Bamba. L'une est valable jusqu'en 2016, l'autre jusqu'en 2019. "Les chantiers hors titre étaient pour certains en continuité directe avec les travaux réalisés sur ces périmètres", ajoute GNE, la fédération des associations de protection de la nature.

Lors de l'audience, la relation entre deux prévenus est évoquée. Le premier, qui avait souhaité se retirer de l'exploitation, aurait conclu un contrat avec le second pour terminer l'exploitation.

Des "destructions incontrôlées"

La chambre correctionnelle de Saint-Laurent-du-Maroni retiendra la "nullité de la procédure" pour le premier, car sa convocation était "irrégulière". Ce n'est pas le cas du second, Christian Blakaman. Sa culpabilité pour des faits d'exploitation minière illégale ayant porté atteinte à l'environnement par la coupe de bois et forets est retenue. Face à ces "destructions incontrôlées", GNE en appelait "à un respect strict de la réglementation et des procédures en vigueur." L'association ajoute : "Une exploitation minière illégale, provoque une déforestation incontrôlée, une perte de biodiversité non maîtrisée et des pollutions chroniques aux matières en suspension par le lessivage des sols."

Le tribunal condamne Christian Blakaman à deux ans d’emprisonnement avec sursis et a l’interdiction définitive d’exercer l’activité minière. La justice a demandé également au coupable l’indemnisation à hauteur de 5 000 euros du préjudice de chaque partie civile (ONF, Parc amazonien de Guyane et Guyane Nature Environnement).

Le plus important c’est la condamnation de cette infraction environnementale pour mettre fin à l’impunité, néanmoins ce dossier montre que les procédures administratives et judiciaires restent perfectibles” ajoutera enfin Matthieu Barthas, président de GNE.