Le cabinet de santé du Chog : un modèle de «ce qui se fait de mieux en médecine de ville»
SANTE

Le cabinet de santé du Chog : un modèle de "ce qui se fait de mieux en médecine de ville"

Avec la lettre pro de l'ARS.
Lors de l'inauguration du cabinet de santé du Chog, à Saint-Laurent-du-Maroni.
Lors de l'inauguration du cabinet de santé du Chog, à Saint-Laurent-du-Maroni. • ARS

Un mois après son ouverture, le Chog a inauguré son centre de santé, rebaptisé "cabinet de santé", mardi. Situé dans l'ancien hôpital, en centre-ville, il accueille deux médecins et une infirmière, et bientôt deux médecins supplémentaires. Il est ouvert du lundi au samedi midi, le matin sans rendez-vous, l'après-midi sur rendez-vous.

En cette première semaine d'avril, Caroline attend son rendez-vous avec le Dr Alexandre Lachartre. Il n'est pas le médecin traitant de cette Saint-Laurentaise. Mais elle a découvert l'ouverture, deux semaines plus tôt, du centre de santé du Chog, dans l'ancien hôpital, en centre-ville. Situé à quelques mètres de son travail, elle a trouvé " plus pratique " de prendre rendez-vous dans la nouvelle structure, que l'hôpital a rebaptisé " Cabinet de santé ". " Chez mon médecin traitant, on peut prendre rendez-vous, mais il y a souvent une heure de retard. Ici, ils prennent à l'heure ", salue-t-elle.

Différents profils de patients consultent dans la structure, ouverte depuis le 20 mars. Le Dr Lachartre voit " beaucoup d'habitants du centre-ville, des habitants du village Paddock, des patients du Dr (Patric) Mulhausen (qui a arrêté son activité à Saint-Laurent du Maroni il y a quelques mois), des patients de la MSP (maison de santé pluriprofessionnelle) qui déborde, des personnes qui n'avaient pas vu de médecin traitant depuis des années, des enfants dont le carnet de santé est vide depuis la sortie de la maternité, avec aucune vaccination ". Depuis son ouverture, environ 200 consultations médicales y sont réalisées chaque semaine. Plus de la moitié des patients demandent à avoir un médecin traitant.

 

" Une offre au plus proche de la population "

" Il est important que l'hôpital investisse la ville. C'est une offre complémentaire et très complète, a souligné Clara de Bort, directrice générale de l'ARS, mardi lors de son inauguration. L'objectif est de proposer une offre médicale pour les personnes qui n'ont pas besoin d'aller à l'hôpital. Il faut réussir à réserver l'hôpital aux patients qui en ont besoin. Pour les autres, il faut proposer une offre au plus proche de la population. "

Pour mener à bien ce projet, le centre hospitalier de l'Ouest guyanais (Chog) a réaménagé " des pièces qui n'avaient pas été utilisées depuis une dizaine d'années ", rappelle son directeur, Didier Guidoni. Un bâtiment désormais climatisé, dont les murs sont ornés d'un code couleurs pour guider le patient jusqu'à l'infirmière, jusqu'à l'assistante médicale ou jusqu'à l'un des deux médecins. Le bâtiment accueillera deux fois plus de médecins après un jeu de chaises musicales : la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) doit déménager au début de la route de Saint-Jean. Le centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), qui occupe la moitié du bâtiment, récupérera les locaux de la CGSS. Et le cabinet de santé s'étendra dans les bureaux abandonnés par le Cegidd. Outre quatre médecins, il comprendra une infirmière, infirmière de pratique avancée (IPA), une assistante médicale, un médiateur en santé et deux secrétaires.

 

" Quelque chose de nécessaire "

Pour le Dr Lachartre, revenu à Saint-Laurent du Maroni après une première expérience pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, le cabinet de santé " répond un peu à toutes mes attentes de jeune médecin. Il renforce l'offre de soins en ville, l'offre ambulatoire, qui en a besoin. Il donne la possibilité aux personnes qui n'ont pas de médecin traitant d'en trouver un. Pour la population, je pense que c'était quelque chose de nécessaire. " Ce que confirme Myriam Dolan, présidente du conseil de surveillance, venue couper le ruban, mardi.

L'hôpital gère le cabinet de santé et en salarie le personnel. Mais comme dans n'importe quel cabinet de ville, il est possible d'y choisir son médecin traitant. L'IPA, qui le rejoindra dans les prochains mois, proposera un suivi aux personnes souffrant d'hypertension artérielle ou de diabète. La présence d'une infirmière permet de réaliser des prises de sang (analysées au Chog), des pansements, de la vaccination. La présence d'un médiateur en santé est également un avantage, souligne Nelly Lupo, la coordinatrice du cabinet : " C'est ce qu'il nous fallait, dans l'Ouest. Il connaît toutes les langues parlées à Saint-Laurent. Il connaît la ville, peut orienter les personnes, répondre à des questions sur la santé. " Il s'agit du deuxième cabinet de santé géré par un hôpital, en France. " C'est un dispositif innovant, que l'ARS accompagne, se réjouit Clara de Bort. Un projet typique du Chog, avec beaucoup d'audace et beaucoup de professionnalisme. C'est ce qui se fait de mieux, en médecine de ville, en France. Et c'est à Saint-Laurent que ça se passe. "

Le cabinet de santé du Chog est ouvert dans l'ancien hôpital, du lundi au vendredi, de 7h30 à 12h30 sans rendez-vous, puis jusqu'à 17h30 sur rendez-vous au 0594 34 47 60, le samedi matin de 7h30 à 12h30 sans rendez-vous.

Article à retrouver sur la lettre pro de l'ARS du 21 avril.

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