[TRIBUNE] Bal fini vyolon an sak

Un journal, c’est aussi un espace de liberté et d’expression libre. Nous vous proposons, ici, de renouer avec nos « pages Débats », en nous envoyant vos tribunes, vos prises de position, vos avis à l’adresse france.guyane@agmedias.fr. Retrouvez ici une tribune signée par Armand Achille.
Nous venons d'achever la période la plus festive de l'année sur le littoral guyanais, s'il est évident que pour beaucoup de Guyanais le carnaval est un important marqueur culturel et social, il est à mon avis dommageable de le sanctuariser au point de le faire lister par l'UNESCO .
Le Maraké des Wayanas et le Kaséko des afrodescendants ont été les éléments de notre culture qui ont essuyé les plâtres d'une reconnaissance internationale auprès de l'UNESCO, pour le moment ces démarches n'ont pas abouti pour des raisons diverses et variées, mais à mon avis ces éléments de notre patrimoine ne sont pas suffisamment inclusifs notamment vis-à-vis de toutes les communautés de base composant le Peuple Guyanais.
Voici comment l'UNESCO définit le patrimoine culturel immatériel, pour notre part la dimension d'inclusivité est essentielle :
"Ce que l'on entend par "patrimoine culturel" a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l'UNESCO.
Le patrimoine culturel ne s'arrête pas aux monuments et aux collections d'objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l'artisanat traditionnel."
Le manyok, remède contre la suprématie culturelle
Nous avons un Pays à construire, une jeunesse à protéger, nous devons être précautionneux lors de toutes nos démarches tendant à émettre un message collectif à caractère identitaire et culturel.
Le culte du divertissement semble antinomique avec l'impérieuse nécessité d'émancipation de notre peuple, le Touloulou ne saurait être notre première option. Vous avez remarqué comme moi que les gouvernants français ont automatiquement inscrit le Touloulou dans le patrimoine immatériel culturel des Français sans que nous ayons à user les pavés contrairement à Notre Académie ou encore Notre Université de plein exercice, cela devrait nous alarmer.
Pour ma part indépendamment de l'establishment et de la pensée unique entre le Touloulou et le Kwak, j'opte pour le kwak beaucoup plus inclusif et humainement transcendant.
Nous devons tourner le dos à toutes formes de suprématie culturelle surtout que nous en sommes victimes encore de nos jours.
Le Manyok est un remède efficace pour nous tous contre cela.
Aujourd'hui la liste du patrimoine immatériel inscrit à l'UNESCO comprend 677 éléments issus de 140 pays dont 26 pour la France parmi eux trois éléments culturels des peuples administrés par la France hors de ses frontières.
Le Maloya pour la Reunion, le GWO KA pour la Guadeloupe et la Yole pour la Martinique, vous le remarquez ces éléments culturels ont indéniablement un caractère précolombien, nous devrions nous en inspirer.
Nous sommes depuis des millénaires le Peuple du kwak, du manyok et de ses dérivés, nous devrions nous époumoner haut et fort à l'UNESCO et ailleurs car nous le sommes encore et le serons toujours, espérons le.
Que le Guyanais qui n'apprécie pas le kwak la Kasav le Sispa etc.. me jette la 1ère pierre.
A manyok ké so pitit-yé kwak,Kasav Sispa ké larestan ki fé ki jodla Nou byen dibout douvan yé.
Mi taki
Ps: Mo kontan pasé pésonn roun vidé roun touloulou sal ouben roun bal Paré Maské.... lo mo lé anmizé