Quelles sont les raisons qui vous ont amené à
changer votre opinion sur le projet de centrale électrique de
l'Ouest guyanais (CEOG ) ?
Je n'ai pas changé d'opinion sur le projet
CEOG. Je pense qu'il est intéressant d'un point de vue
technologique de ce que Sylvain Charrier m'avait expliqué en 2019.
C'est le versant politique qui était discutable et qui aujourd'hui
est devenu catastrophique. J'ai suivi le début du dossier dans le
cadre de mes missions au sein du Grand Conseil Coutumier (GCC).
Après j'ai posé ma démission en février 2020, qui finalement ne
sera traitée qu'en décembre 2021 à cause du refus des chefs
coutumiers.
Les porteurs de projets ont été
hyper-maladroits et incorrects à plusieurs reprises sous les
conseils d'Alain Cyrille. Ils pensaient que parce qu'il est
Guyanais, il connaissait quelque chose du monde autochtone. Il ne
suffit pas d'annoncer un match de foot et de promettre l'achat de
colliers en perles pour obtenir la confiance des habitants. Les
premières propositions de mesures compensatoires étaient de ce
niveau, pour ma part je trouvais ça insultant, mais c'était à la
communauté de se prononcer.
« C'est respecter la souveraineté et
l'autodétermination »
Le 13 octobre 2019, il y a eu la première
présentation du projet au village. Les habitants sont présents
ainsi que les chefs coutumiers Kali'na. Un reportage de Chronique
du Maroni la relate. Ensemble, ils reconnaissent la pertinence et
la nécessité du projet mais pas à cet endroit. J'ai pris mes
distances avec ce dossier à ce moment-là car pour moi, c'était
plié. Le responsable de Meridiam [la société qui finance la CEOG]
nous avait dit qu'il ne pouvait pas financer un projet s'il y avait
une opposition de la communauté, que cela était inscrit dans leur
charte et bla bla bla.
En juillet 2021,...